lundi 11 juin 2012

Une histoire de cônes


Une histoire de cônes.

Depuis des moi, un regard d’égout attend d’être réparé.

C’est à La Plaine, secteur excentré de la grande ville fédérée de Terrebonne, sur la rue de l’Hortensia, qui est très passante.

La voie qui permet de sortir de La Plaine pour prendre la 337, qui porte le nom de Boulevard Laurier à cet endroit, fut donc bouchée durant des semaines par un mini-chantier inactif, obligeant les automobilistes à passer sur la double piste cyclable. Et ça dure, ça dure… Quand la voirie municipale aura installé les tiges de métal qui protègent cette piste cyclable en été, les Plainois ne pourront plus aller prendre la 337 sans contourner par la gauche ce chantier.

Il y a un mois, en passant pour la énième fois devant ces cônes “provisoires” mais bien installés à demeure, je me suis arrêté pour prendre une photo. Une automobiliste m’a vu le faire. Nous avions été patients, longtemps, mais je me suis dit que le simple fait de prendre une photo – ou plutôt d’être vu le faisant – pourrait peut-être accélérer les choses. Ça a déjà marché avec certains nids-de-poule  particulièrement creux, l’autre été.

Ensuite, les plots encombrants ont été légèrement déplacés.
Puis ils ont disparu.
Puis un petit cône est apparu, par génération spontanée.
Puis deux gros. Puis un, puis deux, puis le chantier a été définitivement décôné.

Si les autorités restent assises sur leurs mains jusqu’à ce que des citoyens dénoncent, “chiâlent” et râlent, qu’elles ne leur reprochent pas de le faire, puisque c’est, apparemment, la procédure normale, voire la seule, pour que les choses se fassent. Les gens seraient certainement tout aussi contents de ne pas avoir besoin de protester.

C’est pourquoi je me suis permis, lrs du dernier conseil municipal, d’attirer l’attention du Maître sur ce tout petit problème, sans doute indigne de lui – ce qu’il m’a confirmé : les réunions publiques du conseil municipal ne sont pas destinées à traiter de telles futilités.
Bon.
Je n’ai qu’à m’adresser aux services compétents.
Bon. Sauf qu’ils ne sont pas pendus à leur téléphone, les services.
Ensuite le Maire a insisté pour me demander si j’étais satisfait de mes “baisses” de taxes (il s’agit de l’“harmonisation” tardive des taxes municipales dans toute la ville de Terrebonne, colonies comprises).
Je ne vois pas le rapport, que je lui ai dit.
Mais êtes-vous content de vos “baisses” de taxes ?
Ce n’est pas d’intérêt général, que je lui ai répondu, citant la réponse souvent faite aux citoyens qui posent des questions qui fâchent. Il a admis l’argument, puisque c’est le sien.
Mais l’état de la chaussée, à cet endroit surtout, c’est d’intérêt général, d’autant, ai-je précisé, que forcer les automobilistes à passer par la piste cyclable peu poser un problème de sécurité, pour les cyclistes. La conseillère dont dépend ce très minuscule petit chantier en a pris bonne note. 

Plus de cône. Pas de réparation non plus, apparemment. Dommage, parce que les automobilistes qui tiennent à leurs amortisseurs continuent de faire un écart, et ça, c’est un problème. Indigne de nos édiles, peut-être, mais pas de nous. 

¶ 

Les services à la population ne sont pas un luxe, parmi lesquels l’entretien normal et permanent des voies et des adductions et des évacuations d’eau. C’est certes moins prestigieux que des projets pharaoniques, mais plus nécessaire et plus urgent (et pas toujours tellement plus onéreux). S’il est légitime de se soucier de l’image de la ville, il est illogique de croire qu’elle ne pâtit pas de routes défoncées et de chantiers oisifs et permanents. Les affaires courantes, les petites choses aussi sont importantes. Les petites gens ne le sont pas moins.

Parfois je me demande si certaines personnes n’ont pas des priorités un peu étranges, comme ceux qui se payent des voitures de luxe ou des écrans plats avant de remplir le frigo. 

   
  

  






1 commentaire:

Thibaud a dit…

Le cas fut réglé dans le mois qui suivit mon intervention au conseil de ville. J'ai simplement mentionné le fait que ce ballet de cônes durait depuis des mois, et que cela pouvait présenter un certain danger pour les cyclistes. On m'a répondu que le conseil municipal ne se penchait pas sur d'aussi petits sujets. Mais ce qui devait être fait fut fait.