Les intègres
Après les révélations de l’émission Enquête,
de l’UPAC et de la commission Charbonneau (enquêtes dont on aurait souhaité
qu’elles aient des conséquences et qu’elle ne soient pas suspendues),
l’intégrité est devenue le thème à la mode. Tous les candidats se prétendent
candidement plus purs que les purs, plus blancs que blancs (ce qui est
d’ailleurs l’étymologie de « candidat ».
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Pour ceux qui n’ont pas de passé, c’est plus
facile. Parce que, ne nous voilons pas la face, les professionnels de la politique
sont tous plus ou moins à la merci de découvertes gênantes. Sans aller jusqu’à
dire, comme bien des électeurs, qu’ils sont tous pareils et qu’il n’y en a pas
un pour sauver l’autre, il faut bien reconnaître que l’on ne dure en politique
qu’à condition de “jouer le jeu”, selon les règles que l’on trouve en arrivant.
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Bien entendu, on peut contourner ce problème
en élisant de nouvelles personnes. Mais tôt ou tard elles seront rattrapées par
les nécessités du jeu politique.
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À cela, il existe deux remèdes. Le premier,
évident, c’est de ne cesser de renouveler le personnel politique, constamment donc
de limiter les élus – quand c’est possible – à deux mandats. Nos maires
pourraient sans déchoir se soumettre à la même règle que le président des États
Unis.
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Le second, tout aussi évident, c’est que
personne ne puisse rien faire, jamais, à l’insu de ses compagnons, ni sans leur
accord. Bref, de casser une bonne fois le modèle pyramidal du Patron qui n’a de
comptes à rendre, et très théoriquement, qu’à ses électeurs une fois tous les
quatre ans.
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Sans pousser jusqu’à l’anarchisme, il faut
aller au moins jusqu’à la collégialité, ce qui est le minimum en-dessous duquel
on ne peut espérer aucune amélioration, aucun assainissement.
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Après tout, nous avons bien des assemblées
délibératives, les premiers ministres ne peuvent pas tout faire à leur
fantaisie sans l’accord de leurs députés. Enfin, de NOS députés. En principe.
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Bien choisir ses candidats, autant que faire
se peut – car, hélas, les gens de bien ne se bousculent pas pour entrer en
politique – c’est la moindre des choses, mais cela ne suffit pas. Une
surveillance mutuelle, continue et implacable est la seule façon de se prémunir
contre des dérives d’autant plus probables qu’elles se font lentement, progressivement,
souvent à l’insu même du principal concerné, et je veux dire pour de vrai, pas
à la façon étrange de certains maires de Montréal.
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C’est pour cela que nous avons tenu à ce que
Renouveau Terrebonne mette dans ses principes que le maire ne puisse faire plus
de deux mandats, que les conseillers puissent être remplacés dans la mesure des
candidatures, et que la transparence soit aussi limpide que possible, afin que
tous puissent surveiller chacun, et que les citoyens soient plus que des
électeurs, mais plutôt des surveillants permanents, des participants.
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Oh, c’est plus facile à dire qu’à faire. Le
problème n’est pas tant le choix des candidats : nous leur avons mis les
points sur les i, les barres sur les t, et ils ne sont là que parce qu’ils
acceptent ces principes. Mieux, ils y adhèrent. Encore mieux : ils les
intègrent. Ils sont, comme le reste d’entre nous qui sommes là depuis la
fondation, ou presque, indignés, exaspérés par les pratiques habituelles dans
le monde municipal, que tout le monde trouve normales, sauf ceux qui n’en
bénéficient pas – ce qui fait beaucoup de monde, en fin de compte.
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Alors, l’intégrité, comment on
l’obtient ?
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Par la transparence. Tout le temps. Par la
participation, en permanence. Et pas autrement.
Bref, une politique saine repose, avant
tout, sur les citoyens qui subiront les effets de cette politique.
Et ça, c’est
nous tous. _
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