lundi 8 novembre 2010

Assainissement des marais

Marécages

Des Canadiens font de gros efforts pour préserver les terres humides, les marécages où grouillent toutes sortes de bestioles dont se nourrissent entre autres les canards ; d’où le nom de Ducks illimited.

C’est une excellente chose que l’on se soucie de préserver un tel écosystème, cette indispensable diversité biologique. Toutes ces larves, ces insectes, ces mollusques sont en bas de la chaîne alimentaire. Les poisons et les batraciens s’en nourrissent, les hérons mangent les grenouilles et les poisons, et les sympathiques canards prélèvent une grande part de ces animacules.

Cela dit, en politique, nous manquons diablement de tels prédateurs. Les marais municipaux se sont multipliés, on se croirait revenu à l’ère duplessiste, celle qui a précédé notre néozoïque institutionnel. Les friches sont de nouveau inondées, les bestioles pullulent. La décomposition méthanogène alourdit l’atmosphère, les populations rampantes sont incontrôlées, les prédateurs naturels sont en nombre insuffisant : l’inspecteur à cravate, le policier à casquette, le procureur à rabat et le juge à collerette ne suffisent plus à limiter cette démographie galopante.

Devant une telle explosion de sangsues, il est nécessaire de réintroduire ces espèces en nombre suffisant pour en juguler le développement. Mais il est à craindre qu’on ne puisse trouver suffisamment d’individus sains pour cela. La seule solution sera donc d’assécher les plus putrides de ces marais, de drainer ces bourbiers. Ce sont des travaux herculéens en perspective, à côté desquels nettoyer les écuries d’Augias furent une aimable plaisanterie. Le succès n’est pas assuré, les moyens à mettre en œuvre seront immenses.

Faute d’entreprendre ces grands travaux, très nécessaires, d’autres suceurs de sang, ailés ceux-là, propageront une terrible malaria qui affaiblira le corps social jusqu’à le rendre vulnérable à toutes les parasitoses.

À très long terme, si on laisse évoluer naturellement ce biotope, il finira par s’épuiser, et les bestioles mourront de faim après avoir épuisé leur milieu. Entre-temps elles auront détruit toute vie organisée alentour, et leur compétition aura donné lieu à des luttes dévastatrices.

Il est donc nécessaire et urgent de réhabiliter ce milieu septique, d’assainir les marais, et de réintroduire les prédateurs naturels qui limitent la prolifération des espèces nuisibles, tant qu’il est encore possible d’espérer le succès.

http://www.ducks.ca/fr/index.html

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