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Les Touzarts
Qu’est-ce que c’est ?
Les Touzarts sont des gens bizarres. Délibérément.
Pour échapper à la morosité, ils ont décidé de réunir
périodiquement des artistes de tout poil et de toutes disciplines, sous le
patronage des neuf muses, sans en exclure aucune.
Un jour, Gisèle et Jean-Luc sont arrivés chez Marcèle et
Thibaud, ils ont bien mangé, bien discuté, joué, chanté, et une idée en
l’air est retombée sur nous : créer une occasion pour que les talents
locaux méconnus se fassent connaître de leurs voisins.
De là est née l’association informelle, quelque peu brouillonne et
sympathiquement désorganisée Les Touzarts, dont le nom dit
l’intention : réunir de temps en temps des gens qui pratiquent un art,
n’importe lequel, et des gens qui ont envie de les voir, de les entendre,
voire de les sentir ou de les goûter – car la gastronomie est un art de
plein droit ! Initialement, il n’était question que de recruter des
amateurs, mais dans les domaines artistiques, où tant de créateurs et
interprètes sont réputés devoir vivre de l’air du temps et n’avoir comme
seule rémunération que la « fierté », la frontière entre amateurs et
professionnels est souvent imprécise, ou poreuse.
Notre intention était à l’origine de débusquer des talents
méconnus, voire de donner à une hypothétique relève l’occasion
d’acquérir un peu d’expérience du public avant de se lancer dans la
jungle du show business. Il n’était pas question, alors, de les
rémunérer, seulement de leur prêter un lieu, de leur offrir un public, et
de leur payer un pot, éventuellement… Mais le marché de l’art étant ce
qu’il est, il se trouve assez d’auteurs compositeurs interprètes ou de
peintres de talent qui sont assez disponibles pour accepter de nous
rendre visite à de très modestes conditions. Sous l’impulsion tenace de
Gisèle et de Jean-Luc, le projet Touzarts a donc dérivé vers quelque
chose qui ressemble à ce qui se fait ailleurs, et qui consiste à inviter des
interprètes connus à des réunions privées, dans des maisons
particulières, pour venir se produire à moindre frais devant un public
restreint et choisi. Mais ce n’est pas une production de spectacle. C’est
un peu l’équivalent des réunions de cuisine par rapport aux assemblées
politiques. Modeste certes, mais pas négligeable pour autant.
Nous voulions revitaliser le milieu local, par des initiatives
citoyennes. Nous voulions chercher les talents et les exhumer. Nous
voulions surtout mettre en relation les gens qui partagent un même
espace physique ou intellectuel, pour stimuler la convivialité, pour
raffermir le tissu social, pour promouvoir une communication bidirectionnelle
et non la consommation passive de produits industriels,
fussent-ils appelés culturels. L’inertie du milieu, et plus encore celle des
divers responsables politiques municipaux auxquels nous nous
sommes adressés, nous a permis de mesurer plus précisément l’ampleur
de ce défi. Tout doit être encadré, semble-t-il, et ce qui est trop encadré
manque de vie.
Mais les Touzarts sont des gens très têtus. Ils persévèrent, et
avec des moyens presque inexistants, continuent de chercher à
rassembler des gens autour d’une idée pacifique : se connaître
réciproquement, donner à voir à tous ce que chacun sait faire,
apprendre et rendre.
Les Touzarts vont donc poursuivre, obstinément, la mission
qu’ils se sont donnée, et mettre en relation autant que possible les
amateurs de toutes sortes d’arts et ceux qui les pratiquent, que ce soit
dans leur cuisine ou sur scène.
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